Avenir de la maintenance biomédicale vers une externalisation ?

 Vu aux journées de l’AFIB – Lille du 28 au 30 septembre 2022

L’avenir de la maintenance biomédicale vers une externalisation ?

Retour des collègues internationaux

Marcello Saddemi (Ingénieur biomédical à l’hôpital San Marino en Italie) a répondu avec enthousiasme à l’invitation de Christophe Parret (AFIB - Responsable du département biomédical – CHUGA) quand celui-ci lui a proposé d’exposer notamment l’organisation des structures biomédicales présentes dans les hôpitaux italiens.

La maintenance biomédicale en France reste beaucoup plus internalisée que dans d’autres pays. Mais les difficultés de recrutement, ou le souhait de simplifier la gestion du parc amènent à réfléchir à d’autres modes d’organisation avec une possible délégation de toute ou partie de l’activité à des opérateurs privés.

Aux Etats-Unis par exemple, une partie de cette maintenance biomédicale (un marché à 12,4 milliards de dollars) est effectuée par la société française SODEXO, le leader en restauration industrielle.

Côté italien, Marcello Saddemi qui est également membre de l’association des ingénieurs italiens, l’AIIC (ASSOCIAZIONE ITALIANA INGEGNERI CLINICI) explique qu’il y a 15 ans, l’organisation de la maintenance biomédicale sur l’ensemble du pays ressemblait à celle de la France actuelle. Depuis, les ingénieurs italiens définissent la politique d’achat et de maintenance en laissant 95 % des prestations d’exécution à des sociétés externes aux hôpitaux. A l’image de l’hôpital de Gênes (1350 lits, 10 salles de bloc, 20 000 équipements biomédicaux) où 4 ingénieurs plus 2 techniciens biomédicaux propres au site côtoient un ingénieur et 14 techniciens de cette société proposant toutes les prestations possibles dont 7/7 et H24.

Les avantages avancés sont :

Quelles sont les raisons qui ont conduit les techniciens à participer à un tel changement ? L’attrait des hôpitaux dont les perspectives d’évolution sont trop lentes, les formations trop peu nombreuses et difficiles à obtenir ? Faire partie d’une société dédiée à la maintenance semble être la garantie d’appartenir à un pôle d’experts compétents, reconnus et valorisés.

La discussion ouverte de fin de séance a lancé le débat de l’avenir de la maintenance globalisée en France. Les contraintes (financières, de recrutement devant le peu de postulants pour un hôpital peu attractif) vont-elles par choix ou par obligation modifier les pratiques françaises actuelles?